About — à propos


—ENG—

My practice is based on simple gestures that once consisted of placing works in public space. It has now expanded to video, sound, installation and performance.

The research is grounded in decolonial and emancipatory thought with a focus on how history, memory and identity are formed and constituted. It considers the body as an archive, a territory with its own cartography, using its physicality as a pathway to information and meaning-making. This manifests more specifically in the performances as an investigation into physical memory.

Through a varied and often collaborative approach, I look at the ways in which alternative positions can inform and alter knowledge production.

Exploring with different presentation formats such as open discussions, staged performances or exhibitions, I delineate metaphorical spaces in which the body resonates with and echoes the broader socio-political context that has birthed it.

By combining several media and using feminist, post-colonial and queer voices my work intends to confront hegemonic thinking and explores peripheral discourses in order to address principles of dominance. It’s also a way for me to question social and geographical relationships to power.

With particular attention to dance, the performances and installations speculate on embodied stories and seek to rearticulate systems of representations that emerge from Western imaginations.

These works are often bathed in colourful lights and set in motion by pulsating soundtracks. They embrace a multiplicity of logics and voices: for instance, they can house a series of public events as well as other artists’ interventions; I regularly collaborate with music makers and producers, choreographers, performers and dancers.

I intend for the environments I craft to be experienced as poetic yet political spaces where the body is purposed as a site for resilience.

In the context of my exhibitions and performances, I consistently attempt to adjust the distance between the outside and the inside, the audience and my practice. The use of different forms of speech, words or elements such as curtains, window filters and metal railings, for example, play a significant role in their functioning: one of a permeable membrane or a fluid border that contains as much as it hosts — like in a body, most of my work relates to the idea of necessity and coexistence.

—FR—

Ma pratique fait la part belle aux formes légères.

Si elle s’est pendant un temps concentrée autour de gestes d’apparition furtifs dans l’espace public, aujourd’hui, elle se développe à travers l’installation, la vidéo et la performance. Cette recherche s’articule autour d’une pensée décoloniale et émancipatoire qui interroge les principes d’identité et de mémoire à travers une histoire des représentations du corps noir et queer.

En faisant notamment appel à la danse, mon travail se propose de penser le corps comme une archive à réinventer, un territoire avec sa cartographie propre, une utopie à repenser par le biais de différentes stratégies de résistance.

Je m’intéresse à ce qui façonne les imaginaires collectifs et à la manière dont se construisent les archétypes qui définissent notre rapport à l’Autre.

Investissant tour à tour le champ des études post-coloniales et féministes, de la cosmologie et de la géographie subjective, ce travail explore différentes temporalités et des espaces de pensée alternatifs. À travers cette investigation qui opère à l’intersection de plusieurs disciplines, je m’attache plus largement à mettre en péril les relations que nous entretenons à l’universalité.

Mes expositions sont donc à penser comme autant d’environnements poétiques et politiques où le corps, le territoire et tout ce qui les articule, forment des points de résilience qui font se dialoguer des mondes divers. Les relations collectif-individu sont centrales à l’élaboration de celles-ci.

Les installations que je produis sont souvent baignées de lumières colorées et mises en vibration par des rythmes musicaux. Des performances s’y déroulent et les choses n’y sont jamais fixes.

Je m’efforce toujours de penser l’espace d’exposition comme un espace accueillant ; pour mon propre corps, celui des visiteurs mais aussi la pratique d’autres artistes.

Je collabore très régulièrement avec des musiciens, des artistes sonores, des performeurs ou chorégraphes, ainsi que des activistes et théoriciens. C’est une façon pour moi de multiplier les voix qui entourent mes œuvres et les canaux par le biais desquels elles seront appréhendées.

Au sein de ces environnements et durant mes performances, je cherche toujours à ajuster les rapports de distance entre le public et ma pratique, l’espace d’exposition et le monde extérieur. L’utilisation de la parole, des mots ou encore d’éléments comme des rideaux, des filtres et des grilles apposées aux fenêtres, par exemple, y joue un rôle déterminant : celui d’une membrane perméable laissant entrer, ou non, ce qui est nécessaire, sera vu et entendu —comme dans un corps, dans mon travail il est avant tout question de nécessité et de coexistence.