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After practicing drawing, mostly large format self-portraits, while studying at the ENSA of Cergy which he left with a degree in 2011, Paul Maheke has been exploring other artistic fields in the form of actions in the urban or rural public space, usually not devoted to art.
What he calls “the light form” of his action consists of leading ephemeral, minimalist, discrete activities in the most unexpected places over the course of many journeys (Europe, Reunion, Quebec, China…). These actions of a ghostly wanderer often take on the form of enigmatic objects abandoned in situ like strange indications. Three small monochrome canvases left on a parking lot under a sign bearing the owner’s name, small black plaques placed on protective railings that overlook a station and on which the artist has engraved the descriptions of landscapes, tree stumps covered in painting in the forest are manifestations of what he calls “the art of the ghost”. Paul Maheke leaves his artistic objects the discretion of an unknown. When they find an owner, they invite him or her to question what is given as art.
Disappearance and reappearance intersect furtively at the corner of a street, the bend of a country road like a possibility of poetic reading of his almost immaterial practices. Paul Maheke also explores questions related to identity and otherness through actions – performances of which he is the choreographer.
The generic title given to them is “swaying identities” (saynète pour un abri de gare, le crocus, le derviche et Van der Rohe…) and also take place in the urban space. In saynette pour un abri de gare (skit for a station shelter) 9 characters make sort of socially coded gestures like a ritual dance in that of the whirling dervish, the dance created in the spaces of the Mies Van der Rohe Pavilion in Barcelona appears to the visitor like a mesmerising apparition that created a strong resonance with the free plane and the fluidity of transparent spaces of architecture.
A visual artist, but paradoxically an artist with few objects, Paul Maheke enjoys developing this art of the potential furtive encounter that induces a less authoritarian relationship with art. This discrete presence that leads it to index his work with subtlety in the urban space is a manner of fading without disappearing for as much and ensuring that each apparition results in a disappearance to be reborn and disappear again.
Paul Maheke never returns to the locations of his actions or his scenography. Of these furtive actions, he only keeps documentary traces that he integrates in various forms (drawings, engraved mirror, photographs, video..) in an exhibition system in which he enjoys offering the visitor the possibility of playing a part (framed works placed on the ground inducing the possibility of moving them and manipulating them like objects waiting for another life…)
text by Daniel Bosser for the 59th Salon de Montrouge‘s catalogue, 2014
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Après avoir pratiqué le dessin, essentiellement des autoportraits de grand format, au cours de ses études à l’Ensa de Cergy dont il sort diplômé en 2011, Paul Maheke explore d’autres champs artistiques sous formes d’actions dans l’espace public urbain ou champêtre habituellement non dédié à l’art.
Ce qu’il nomme « la forme légère » de son intervention consiste à mener des actions éphémères, minimalistes, discrètes, dans les lieux les plus inattendus au cours de ses nombreux voyages (Europe, Ile de la Réunion, Québec, Chine…). Ces actions de promeneur fantôme prennent souvent la forme d’objets énigmatiques abandonnés sur place comme des indices étranges. Trois petites toiles monochromes déposées sur l’emplacement d’un parking sous l’écriteau portant le nom de son propriétaire, des petites plaques noires posées sur les grilles de protection qui surplombent une gare et sur lesquelles l’artiste a gravé des descriptifs de paysages, des souches d’arbres recouvertes de peinture en forêt, sont des manifestations de ce qu’il appelle «l’art du fantôme».
Paul Maheke laisse à la discrétion d’un inconnu ses objets artistiques qui, lorsqu’ils trouvent preneur, invitent ce dernier à questionner ce qui est donné pour art. Disparition, réapparition s’entrecroisent furtivement au coin d’une rue, au détour d’un chemin de campagne, comme une possibilité de lecture poétique de ces pratiques presque immatérielles.
Paul Maheke explore également des questions liées à l’identité et à l’altérité au travers d’actions-performances dont il est le chorégraphe. Elles ont pour titre générique Swaying identities (Saynète pour un abri de gare; Le crocus; Le derviche et Van der Rohe…) et se déroulent également dans l’espace urbain. Dans Saynète pour un abri de gare, neuf personnages effectuent une sorte de gestuelle codée socialement, comme une chorégraphie rituelle. Dans celle du derviche tourneur, la danse réalisée dans l’espace du Pavillon de Mies van der Rohe à Barcelone s’offre au visiteur comme une apparition envoûtante qui entre en forte résonance avec le plan libre et la fluidité des espaces transparents de l’architecture.
Artiste plasticien mais paradoxalement artiste avec peu d’objets, Paul Maheke se plaît à développer cet art de la rencontre potentielle et furtive qui induit un rapport moins autoritaire à l’art. Cette présence discrète qui le conduit à indexer subtilement son travail dans l’espace urbain est une manière de s’effacer sans pour autant disparaître, et de faire en sorte que chaque apparition entraîne une disparition pour renaître et disparaître à nouveau.
Paul Maheke ne revient jamais sur les lieux de ses actions ou de ses scénographies. Il ne garde de ses interventions furtives que des traces documentaires qu’il intègre ensuite sous diverses formes (dessins, miroir gravé, photographies, vidéo…) dans un dispositif d’exposition dans lequel il aime offrir au visiteur la possibilité d’intervenir (œuvres encadrées posées au sol induisant la possibilité de les déplacer et de les manipuler comme des objets en attente d’une autre vie…).
texte de Daniel Bosser, catalogue du 59ème Salon de Montrouge, 2014